Vers une Sécurité Sociale de l’Alimentation ?

Quelques achats alimentaires en vrac et en bocaux

Une Sécurité Sociale de l’Alimentation, c’est un doux rêve qui pourrait bien devenir réalité ? À condition d’une puissante volonté politique de mettre fin durablement à la précarité alimentaire ! L’ambition : que chaque citoyen·ne ait dans sa poche une « Carte Vitale de l’alimentation » lui garantissant l’accès à une offre alimentaire variée, qualitative, bénéfique pour l’environnement et pour chaque maillon de la chaîne de production, transformation, distribution.

Si j’avais déjà croisé l’expression, l’épisode d’Au poste, dans la série Bouffe de là du 10 mars 2025 m’a donné du grain à moudre ! Dans ce podcast, Nora Bouazzouni1 interroge la sociologue Pauline Scherer2, experte des questions d’alimentation et des inégalités sociales sur ce modèle pas si fou et sur une expérimentation locale menée à Montpellier.

Le sujet est passionnant ! Je m’en fais le modeste relais : explication du concept, application concrète en cours d’expérimentation, puis point sur la mise en œuvre possible ou non (no spoiler) d’un tel modèle à échelle nationale.

Pourquoi une Sécurité Sociale de l’Alimentation ?

En France et dans le monde, en 2025, la précarité alimentaire est grandissante, pas tant par manque de disponibilité quantitative que d’accès à une alimentation qualitative.

Les factures d’énergie explosent, le coût des matières premières flambe et l’inflation galope, avec +50 à 70 % sur les fruits et légumes3, +21 % en moyenne sur les prix au supermarché depuis 20224. Pas étonnant que l’alimentation devienne, dans de trop nombreux foyers, la variable d’ajustement d’un budget chaque jour plus serré.

Pourtant, les conséquences néfastes sur la santé des citoyen·nes ne sont plus à démontrer. Obésité, diabète, santé mentale, retards de croissance, maladies cardiovasculaires, cancers… touchent en première ligne les plus précaires ! On estime à 12,3 milliards d’euros le montant des dépenses publiques engagées par l’État français pour pallier les impacts négatifs du système alimentaire5. « Un pognon de dingue », n’est-ce pas ?

Sans oublier le coût psychosocial. La précarité alimentaire, c’est se demander si l’on pourra manger jusqu’à la fin du mois, ou nourrir ses enfants cette semaine. Le stress, la souffrance et la culpabilité qui en découlent touchent tout particulièrement les femmes. L’isolement social est aussi une des conséquences de la précarité alimentaire, quand on ne peut pas recevoir ses proches chez soi, ou quand on refuse des invitations faute d’avoir quelque chose à apporter à ses hôtes.

La précarité alimentaire se télescope bien souvent avec des difficultés liées au logement, à l’accès à l’école et à la formation supérieure, à l’insertion professionnelle. Et même avec un logement et un travail, on a du mal à se nourrir aujourd’hui, dans une société qui connait une précarisation généralisée. Pour aller plus loin sur le sujet, je vous recommande l’écoute de l’épisode consacré à la précarité alimentaire.

Les mangeurs et les mangeuses ne sont pas les seuls à faire les frais des problèmes structurels de notre modèle alimentaire. Le monde agricole se débat face aux difficultés d’installation, aux marges excessives de la grande distribution, à la course effrénée à l’investissement, à la spéculation sur les terres. Les accords de libre-échange et l’iniquité des subventions laissent de nombreux agriculteur·ices sur le carreau, maintenus dans la précarité et la souffrance. Les syndicats majoritaires, pro-agriculture intensive freinent des quatre fers une volonté (et une nécessité) de réinvention du secteur, niant le profond malaise du secteur et les conséquences des pratiques actuelles sur la santé de ses acteurs, des consommateurs, et sur le vivant. La série Bouffe de là consacrait son deuxième épisode aux colères paysannes, si vous souhaitez approfondir le sujet.

Reprendre le pouvoir sur l’alimentation

Depuis des dizaines d’années, des habitant·es tentent de se saisir de ces enjeux et de se réapproprier leur alimentation face à un système injuste, néfaste, piloté par les grands acteurs de l’agroalimentaire. Ils et elles sont à l’initiative de jardins partagés, mettent en place des épiceries associatives, des supermarchés coopératifs, des cantines solidaires, des groupements d’achat, soutiennent les AMAP…  

Il ne s’agit pas pour autant d’un mouvement de fond efficace, plutôt d’une somme de projets plus ou moins isolés, tant « la lutte est titanesque entre la pression démocratique et les forces du contrôle. »

Timothy Lang6, professeur de politique alimentaire

Face à toutes ces problématiques, comment faire de l’alimentation un sujet de démocratie ? Si nous allons toutes et tous au supermarché pour faire nos courses, est-ce pour autant un choix ? A-t-on vraiment besoin et envie de ces dizaines de marques de yaourt ? De ces kilomètres de rayonnage de moutarde ? Nos habitudes alimentaires sont davantage dictées par le système du marché de l’alimentation que par un processus démocratique.

Le concept de Sécurité Sociale de l’Alimentation émerge comme une réponse possible à la convergence des luttes pour remettre de la démocratie dans nos assiettes tout en transformant en profondeur le système alimentaire.

Comment ça peut marcher ?

C’est sûr, dit comme ça, une Sécurité Sociale de l’Alimentation semble irréalisable et même carrément utopiste. Mais si un truc de zinzin comme la Sécu tout court a pu voir le jour en 1948, et prouver son efficacité jusqu’à aujourd’hui, alors ça vaut la peine de se pencher sur la question !

L’alimentation : un droit fondamental et un fait social

Tout comme l’égalité d’accès au soin, l’alimentation est un droit, et chaque humain·e doit pouvoir accéder à une alimentation sécurisée, adéquate, adaptée à ses besoins, à sa culture et à sa santé. C’est pas moi qui le dit, mais la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 : « Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation […]7 »

Le Code rural français va même plus loin en précisant que « La politique publique de l’alimentation vise à assurer à la population l’accès, dans des conditions économiquement acceptables par tous, à une alimentation sûre, diversifiée, en quantité suffisante, de bonne qualité gustative et nutritionnelle, produite dans des conditions durables. Elle vise à offrir à chacun les conditions du choix de son alimentation en fonction de ses souhaits, de ses contraintes et de ses besoins nutritionnels, pour son bien-être et sa santé.8 »

Pourtant, le droit à l’alimentation n’est ni inscrit dans la Constitution française, ni reconnu comme un droit opposable.

Et l’on ne se nourrit pas simplement pour survivre. Au-delà de la simple subsistance, l’alimentation constitue un fait social total, avec des implications culturelles, individuelles et collectives profondes. La manière dont on mange façonne notre identité, nos relations sociales, notre rapport au monde.

Garantir le droit à l’alimentation ne peut donc pas se limiter à distribuer des kilos de patates en disant « Contentez-vous de ça ! » C’est une question de choix, de dignité, de respect des cultures. Ces dimensions, notre organisation sociale et politique actuelle est bien incapable de les garantir pour tous·tes.

Une approche systémique pour une transformation profonde

La Sécurité Sociale de l’Alimentation, loin d’être une simple aide financière, propose une réponse systémique aux dysfonctionnements actuels. Portée depuis 2018 par un collectif d’organisations diverses à l’échelle nationale9, elle se concrétise aujourd’hui à travers une trentaine d’expérimentations locales10.

Elle vise à recréer un nouveau contrat social autour de l’alimentation en incluant producteurs, transformateurs et consommateurs dans une réflexion sur la répartition de la valeur et la qualité des produits. Contrairement à une aide monétaire classique qui laisserait intact le système actuel, la SSA transforme notre rapport à l’alimentation en l’extrayant partiellement de la logique marchande pure.

Elle repose pour cela sur trois piliers : l’universalité, le conventionnement démocratique et le financement par la cotisation.11

L’universalité

Le dispositif s’adresse à tous·tes, au même titre que l’Assurance maladie. Riche ou pauvre, nous nous sentons légitimes lorsque nous sortons tous notre Carte Vitale chez le médecin, à la pharmacie et à l’hôpital. Il en serait de même pour cette « Carte Vitale de l’alimentation », garantissant un budget alimentaire de base. Ainsi sanctuarisée, l’enveloppe dédiée à l’alimentation ne constituerait plus la variable d’ajustement des budgets des ménages. L’universalité répond également à une logique préventive en matière de santé publique, puisqu’on connaît trop bien les effets néfastes de la précarité alimentaire sur celle-ci.

Le conventionnement démocratique

Avec cette « Carte Vitale de l’alimentation », on n’accède pas à n’importe quel produit, dans n’importe quel magasin, mais à une alimentation conventionnée, répondant à certains critères. Pas question pour autant d’infantiliser les citoyen·nes en leur disant quoi manger et où faire leurs courses !

En s’appuyant sur un comité citoyen plutôt que sur un savoir descendant, les critères de conventionnement sont décidés démocratiquement : c’est-à-dire que ce sont les citoyen·nes qui décident de la manière dont on va se nourrir.

Le financement par la cotisation

Ce troisième pilier propose d’instaurer une nouvelle cotisation obligatoire, permettant de socialiser une part de l’économie alimentaire. L’idée s’appuie sur un mécanisme similaire à celui de la Sécurité sociale traditionnelle : créer un pot commun dédié à l’alimentation, reconnaissant ainsi collectivement l’alimentation comme un droit fondamental pour tous·tes.

Les estimations actuelles évaluent le budget nécessaire à environ 120 milliards d’euros par an, soit approximativement 8 % de la valeur ajoutée produite en France. Le choix de la cotisation plutôt que de l’impôt vise à garantir l’indépendance du système vis-à-vis de l’État et à agir directement sur la répartition des richesses produites.

Plusieurs scénarios de financement sont en cours d’étude : cotisations salariales, patronales, ou prélèvement sur la valeur ajoutée des entreprises. Cette proposition s’inscrit cependant à contre-courant d’un contexte politique qui tend à dévaloriser l’idée même de protection sociale, de solidarité et de redistribution collective. En cela, la SSA ne représente pas seulement un défi technique, mais une lutte politique pour repenser notre rapport à l’économie alimentaire.

Une expérimentation en cours : l’exemple de Montpellier

Aujourd’hui, la Sécurité Sociale de l’Alimentation fait l’objet de 32 expérimentations locales. Pauline Scherer, copilote de la Caisse alimentaire commune de Montpellier, en retrace la création, détaille les étapes de sa mise en œuvre et en propose un premier bilan, après deux ans d’existence.

La genèse

En 2018, à Montpellier, Pauline Scherer commence par travailler avec un collectif d’habitant·es sur le projet d’un café épicerie solidaire, L’Esperluette, dans le quartier populaire de Celleneuve. Un test est lancé : des bons d’achats solidaires à dépenser sur le marché de producteurs sont distribués à une cinquantaine de familles du quartier. D’autres initiatives émergent autour du droit à l’alimentation, de l’entraide, du lien social dans la diversité : marché coopératif, association de paysans… toutes ont l’ambition de conjuguer solidarité et alimentation qualitative.

En 2021, Pauline Scherer accompagne un collectif d’associations revendiquant la reconnaissance d’un droit à une alimentation de qualité pour tous auprès des institutions, mais aussi du grand public.

Pourtant, le constat s’impose : toutes ces initiatives se heurtent à un plafond de verre. Comment aller plus loin et embarquer plus de monde tout en évitant l’écueil de la reproduction de rapports de classe entre bobos écolos et habitants des quartiers populaire ?

Au même moment émergeait le sujet de la Sécurité Sociale de l’Alimentation, notamment dans le Vaucluse, porté par l’association Au maquis, que Pauline Scherer suit de près. Avant de porter, avec Marco Locuratolo et la Fédération régionale des CiVAM, le projet d’une expérimentation à Montpellier.

Expérimenter, à quoi ça sert ?

Mettre en œuvre les principes politiques à petite échelle (400 membre actuellement) avec une visée universelle, c’est une étape nécessaire. Expérimenter, c’est « introduire une perturbation dans l’ordre établi », comme l’explique Pauline Scherer, « faire autrement, transformer, pour observer les effets, les limites, les conflits. » Chaque étape est indispensable pour améliorer la proposition, en déjouer les pièges, en relever les défis.

L’expérimentation fournit aussi à des citoyen·nes l’opportunité de se regrouper, de se parler, de s’organiser, de porter une vision au sein d’une action collective.

Le fonctionnement concret

Tout commence en faisant se rencontrer quelques collectifs déjà actifs sur le territoire, des chercheurs, des collectivités locales. Ces dernières n’ont pas vocation à piloter, mais à soutenir financièrement l’expérimentation. Un important travail de mobilisation est également mené pour impliquer les habitant·es, via les associations de quartiers et les inciter à rejoindre l’initiative.

Ainsi naît le comité citoyen de l’alimentation, rassemblant une cinquantaine d’habitant·es pour faire exister la caisse. Si les profils sont très divers, force est de constater que face à un tel sujet, les femmes sont surreprésentées au sein du groupe.

Les réunions régulières débutent en octobre 2022 pour décider du fonctionnement de la caisse. La règle est le consensus plutôt que le vote, induisant un temps suffisant consacré au débat. Si le consensus n’est pas trouvé, alors on cherche le consentement, « Je n’étais pas d’accord mais je peux vivre avec », condition importante à la cohésion du comité.

Le système de cotisation local

La première décision du comité concerne le système de cotisation, optant pour une contribution volontaire des personnes, libre, en fonction des moyens (déclaratif), selon un guide de cotisation (défini collectivement) : à partir de quel revenu une personne cotise-t-elle plus qu’elle ne reçoit, qui ne cotise qu’1 €… ? Le maître mot : la confiance. On est loin du « contrôle social » souvent demandé dans l’aide sociale, l’aide alimentaire, où les bénéficiaires doivent « prouver » leur précarité. La solidarité et l’interdépendance priment.

Aujourd’hui, la cotisation moyenne est de 52 €, pour un budget de 100 Mona (100 €)12 alloué par personne et par mois. Le reste du financement est assuré par des subventions de collectivités locales, de fondations.

La caisse commune concerne aujourd’hui environ 400 participants, 300 supplémentaires doivent prochainement rejoindre le dispositif.

Le processus de conventionnement

Pour déterminer les critères de conventionnement, le comité s’appuie sur les savoirs tirés des expériences de chacun·e et sur les contributions d’invité·es (médecins, agriculteurs, chercheurs, syndicalistes…). C’est cette mise en commun des connaissances des individus conjugué au travail d’éducation populaire qui aide le groupe à toucher du doigt les enjeux du système alimentaire sur la santé, l’environnement, la dignité, la précarité… À partir de là, le comité citoyen établit une liste de critères leur semblant importants.

Vient alors le temps de l’enquête : qui, sur le territoire, répond à ces critères ? Le conventionnement lui est alors proposé, et s’il accepte, les participants pourront lui acheter ses produits avec la Mona. Parmi les acteurs conventionnés, on compte des maraîchers, des producteurs de miel, de fromage, des épiceries… 

Perspectives d’évolution

Les produits conventionnés sont aujourd’hui essentiellement des denrées brutes, à cuisiner soi-même. Il pourrait être intéressant d’élargir à davantage de produits transformés et autres plats préparés, offrant un début de réponse au manque de temps, de connaissances ou d’équipement pouvant freiner le changement d’habitudes. Bonus : cela permettrait notamment d’atténuer l’injonction à tout faire maison et à cuisiner soi-même de façon saine, pesant essentiellement sur les femmes.

C’est dans cette volonté de faire de la caisse un projet féministe que le comité pressent les marges de progrès à conquérir.

D’autre part, le budget alimentaire mensuel alloué de 150 € par personne demeure insuffisant. Le comité travaille à pouvoir l’augmenter et de mieux l’adapter à la composition des foyers.

Quels effets observés ?

La précarité alimentaire n’a, bien sûr, pas disparu. Mais en garantissant une partie du budget alimentaire des personnes, on observe déjà son recul sur le plan quantitatif et qualitatif, avec l’accès à davantage de diversité grâce aux fruits et légumes accessibles, représentant 20 à 25 % des produits achetés. Ce dernier point est loin d’être anecdotique face au retour du scorbut chez les plus précaires et leurs enfants13.

Les impacts sur la santé, le bien-être psychologique et la vie sociale sont très encourageants, à en croire les témoignages des participant·es : moins de stress, davantage de temps et d’énergie, reprise de la vie sociale, retour du goût et du plaisir, sentiment de dignité et d’appartenance, pouvoir choisir ce qu’on mange…

Cette reprise du pouvoir sur son alimentation s’élargit dans la participation au collectif et à la vie politique « autrement » : confiance en soi et sa capacité à se forger un avis, débattre et être écouté, sentiment de légitimité. Les personnes engagées maintiennent leur participation dans la durée, le projet se concrétisant sous leurs yeux.

Les effets positifs restent toutefois à nuancer chez les membres aux revenus les plus élevés : ces profils étaient le plus souvent déjà militants et engagés dans des démarches alternatives.

Potentiels et défis

Parmi les difficultés persistantes, les témoignages de membres notent que ces changements d’habitude prennent du temps, que l’accessibilité géographique de certains points conventionnés est insuffisante et que, malgré tout, certains prix restent vraiment trop élevés. Autant d’axes à corriger lors des prochaines étapes de l’expérimentation, et à considérer dans de futurs comités locaux.

Si 530 000 € ont circulé depuis la création de la SSA, cela représente malgré tout des effets économiques minimes pour les producteur·ices, dont la nouvelle clientèle potentielle n’est constituée que de 400 foyers. Une goutte d’eau, à l’échelle du système. Mais tous·tes ont à cœur l’utilité sociale de leur métier et se réjouissent d’être enfin accessibles à une catégorie sociale jusqu’alors inatteignable autant que de voir de nouvelles têtes ! À défaut de sécuriser des débouchés économiques, l’expérimentation a au moins le mérite de démontrer des possibilités !

Conclusion

L’idée d’une Sécurité Sociale de l’Alimentation constitue un horizon mobilisateur pour se mettre en mouvement. Elle crée un espace d’espoir dans lequel se mobiliser vers un horizon pas si inatteignable.

De nouveaux mouvements voient le jour, des groupes locaux se montent… La SSA a même fait l’objet d’une proposition de loi d’expérimentation déposée en octobre 2024 et adoptée par la commission des affaires économiques en février 2025, prévoyant jusqu’à trente expérimentations territoriales basées sur les principes d’universalité, de solidarité et de gouvernance démocratique. 14

En s’appuyant sur la redistribution et la justice sociale, la SSA n’en demeure pas moins une proposition à contre-courant des politiques actuelles, plutôt occupées à démanteler le modèle de protection sociale actuel. Raison de plus pour nourrir nos imaginaires de modèles désirables comme celui-ci. Et de les porter politiquement. C’est toujours ça de pris pour sortir de notre sidération face au fascisme et au dérèglement climatique !

  1. Nora Bouazzouni est une journaliste et autrice notamment spécialisée sur les questions d’alimentation. Je vous recommande ses ouvrages Faiminisme, Steaksisme et Mangez les riches. Pour en savoir plus sur son travail, visitez son site officiel nora.bz/. ↩︎
  2. Pauline Scherer est sociologue intervenante en action collective et changement social, précarité et alimentation durable. Voir ses publications sur le site du CAIRN : https://shs.cairn.info/publications-de-pauline-scherer–678755?lang=fr ↩︎
  3. L’épisode de Bouffe de là consacré à la précarité alimentaire : https://www.auposte.fr/insecurite-alimentaire-une-bombe-a-retardement/ ↩︎
  4. Source : Que choisir, Les vrais chiffres de l’inflation ↩︎
  5. L’épisode de Bouffe de là consacré aux colères paysannes : https://www.auposte.fr/insecurite-alimentaire-une-bombe-a-retardement/) ↩︎
  6. Timothy Lang est professeur émérite en politique alimentaire à l’University of London, voir son profil sur le site de l’université : https://www.citystgeorges.ac.uk/about/people/academics/timothy-lang ↩︎
  7. Déclaration universelle des droits de l’homme : https://www.un.org/fr/universal-declaration-human-rights/ ↩︎
  8. Extrait cité du Code rural : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/section_lc/LEGITEXT000006071367/LEGISCTA000022523146/ ↩︎
  9. L’idée d’une Sécurité Sociale de l’Alimentation germe en 2018 au sein d’un collectif initié par ISF Agrista (association composée d’agronomes et de citoyens, appartenant au réseau Ingénieurs sans frontières), le réseau Salariat (association d’éducation populaire post capitaliste), le réseau CIVAM (organisation professionnelle agricole), la Confédération paysanne (syndicat agricole) et d’autres organisations. Voir les différentes organisations qui composent le collectif pour une Sécurité sociale de l’alimentation sur : https://securite-sociale-alimentation.org/la-ssa/les-membres-du-collectif/
    ↩︎
  10. Voir les différentes expérimentations de SSA en cours en France sur : https://securite-sociale-alimentation.org/les-dynamiques-locales/carte-des-initiatives-locales-de-la-ssa/ ↩︎
  11. Pour en savoir plus sur le socle commun, voir : https://securite-sociale-alimentation.org/la-ssa/a-propos-de-la-securite-sociale-de-lalimentation/ ↩︎
  12. La Mona fonctionne comme un outil de transaction réservé aux produits conventionnés. En ce sens, on ne peut pas parler de monnaie locale. En effet, elle n’est pas circulaire : quand un producteur la reçoit, il ne peut pas l’utiliser à son tour pour acheter autre chose, mais doit l’échanger à la caisse commune pour être payé en euros. La valeur ne circule pas dans l’économie locale. C’est davantage un droit d’accès à l’alimentation qu’une monnaie traditionnelle, reflétant ainsi la philosophie de la SSA : garantir un droit fondamental plutôt que créer un circuit économique ↩︎
  13. Source : Inserm, Augmentation des cas de scorbut chez les enfants en France depuis la pandémie de Covid ↩︎
  14. Pour plus d’informations, visitez la page dédiée sur le site de l’Assemblée nationale : https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/17/organes/commissions-permanentes/affaires-economiques/actualites/instauration-d-une-securite-sociale-de-l-alimentation-examen-d-une-proposition-de-loi-d-experimentation ↩︎

Articles recommandés

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *